Comment faire respecter l’article 671 du code civil et obliger votre voisin à couper ses arbres

comment faire respecter l article 671 du code civil

Vous avez un voisin dont les plantations empiètent sur votre terrain ou ne respectent pas les distances légales ? L’article 671 du code civil fixe des règles précises concernant la distance minimale à respecter pour planter des arbres, arbustes et arbrisseaux en limite de propriété. Découvrez comment faire valoir vos droits et contraindre votre voisin à élaguer ou couper ses plantations non conformes, afin de préserver des relations de bon voisinage.

Comprendre les règles de distance de l’article 671 du code civil

L’article 671 du code civil impose des distances minimales pour les plantations en limite séparative de propriété : 2 mètres pour les arbres de plus de 2 mètres de haut, et 50 centimètres pour les arbustes et haies de moins de 2 mètres de haut. Ces distances se mesurent à partir du centre du tronc de l’arbre jusqu’à la ligne séparative. Seule la hauteur de l’arbre est prise en compte, indépendamment du relief du terrain.

Ces règles s’appliquent en l’absence d’usages locaux ou de servitudes contraires, comme un règlement de lotissement par exemple. Elles concernent uniquement les plantations entre terrains privés, et non celles en bordure de voie publique. Certaines exceptions peuvent aussi s’appliquer, comme la prescription trentenaire qui permet de conserver des arbres plantés depuis plus de 30 ans, même s’ils ne respectent pas les distances légales.

Bon à savoir : Pour les arbres fruitiers, la distance de plantation est généralement de 0,5 mètre, quelle que soit leur hauteur. Toutefois, ils peuvent être plantés à moins de 0,5 mètre de la limite séparative s’il existe un mur mitoyen.

Vérifier la conformité des plantations de votre voisin

Avant d’entamer une démarche auprès de votre voisin, il est important de vérifier si ses plantations en limite de propriété sont réellement non conformes. Commencez par identifier les arbres, haies et arbustes concernés. Mesurez ensuite leur hauteur et leur distance par rapport à la ligne séparative, en partant du centre du tronc. En cas de doute sur la limite exacte, n’hésitez pas à faire appel à un géomètre-expert.

Renseignez-vous également auprès de votre mairie pour savoir s’il existe un usage local ou un PLU qui fixerait des distances différentes. Vérifiez aussi si une servitude particulière grève votre terrain ou celui de votre voisin, comme un droit de passage par exemple. Enfin, essayez de savoir depuis quand les arbres litigieux sont plantés, pour voir si la prescription trentenaire peut s’appliquer.

Exemple : Votre voisin a planté il y a quelques années un thuya à 1,5 mètre de votre clôture. Cet arbre dépasse aujourd’hui les 2 mètres de haut. Après vérification, il n’y a pas d’usage local différent et le PLU impose bien le respect des distances de l’article 671 du code civil. Votre voisin est donc en infraction.

Privilégier le dialogue pour une résolution amiable

Si les plantations de votre voisin ne respectent pas les distances légales, la meilleure solution est d’abord d’en discuter calmement avec lui. Expliquez-lui les règles du code civil et les problèmes que ses arbres vous posent (perte d’ensoleillement, feuilles dans votre piscine, risque de chute…). Proposez-lui de trouver un arrangement à l’amiable, en élaguant ou en coupant les arbres gênants.

Si votre voisin est réceptif, vous pouvez lui suggérer de contacter un professionnel (élagueur, paysagiste) pour l’aider à mettre ses plantations en conformité. Vous pouvez aussi envisager un échange de parcelles ou une modification des limites de propriété, en faisant intervenir un géomètre. L’essentiel est d’avoir une discussion constructive et de chercher une solution qui convienne aux deux parties.

A noter : Avant d’entamer une procédure contentieuse, vous pouvez faire appel à un conciliateur de justice ou une association de médiation pour tenter de trouver un accord amiable. Ces démarches sont confidentielles et gratuites.

Adresser un courrier formel en cas de refus

Si votre voisin refuse le dialogue ou ne donne pas suite à vos demandes amiables, vous devrez passer à l’étape suivante en lui adressant un courrier formel. Ce courrier, envoyé en recommandé avec accusé de réception, doit rappeler les règles de distance de plantation de l’article 671 du code civil et constater que ses arbres et arbustes ne les respectent pas.

Mettez en demeure votre voisin d’élaguer ou de couper ses plantations sous un délai raisonnable, par exemple un mois. Précisez qu’à défaut, vous saisirez la justice pour faire valoir vos droits. Ce courrier aura souvent un effet incitatif et suffira à débloquer la situation. Pensez à conserver une copie de votre lettre et de l’accusé de réception, qui pourront servir de preuve en cas de procédure judiciaire.

Exemple de courrier :

Madame, Monsieur,

Je constate que les 3 thuyas plantés dans votre jardin en limite de ma propriété dépassent désormais 2 mètres de haut. Or, ils ne respectent pas la distance minimale de 2 mètres imposée par l’article 671 du code civil pour les arbres de plus de 2 mètres de haut.

Malgré mes demandes amiables répétées, vous n’avez pas procédé à leur élagage. Ces arbres me causent un trouble anormal du voisinage : perte d’ensoleillement, chute de feuilles dans ma piscine, risque de chute sur mon abri de jardin…

Je vous mets donc en demeure par la présente de couper ou élaguer vos thuyas afin de respecter la distance légale de 2 mètres, et ce dans un délai d’un mois. A défaut, je me verrai contraint de saisir le tribunal compétent pour faire valoir mes droits.

Dans l’attente d’une régularisation de votre part, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.

Saisir la justice en dernier recours

Lorsque le dialogue et le courrier formel n’ont pas permis de trouver une solution avec votre voisin récalcitrant, il ne vous restera plus qu’à saisir le tribunal. Vous pouvez engager une procédure en référé devant le tribunal d’instance, ou au fond devant le tribunal de grande instance si le litige est complexe ou si les plantations causent un préjudice important.

Le juge pourra ordonner l’élagage ou l’arrachage des arbres qui ne respectent pas les distances légales, au choix du voisin. Il peut assortir sa décision d’une astreinte, c’est-à-dire une sanction financière par jour de retard, pour contraindre votre voisin à exécuter les travaux rapidement.

En dernier ressort, si votre voisin refuse toujours d’obtempérer, vous pourrez faire intervenir une entreprise spécialisée, à ses frais. Pensez à vous faire assister par un avocat, qui vous conseillera sur la procédure à suivre et vous aidera à faire exécuter la décision de justice.

Exemple : Malgré une mise en demeure envoyée il y a 2 mois, votre voisin refuse toujours de couper ses 3 thuyas plantés à moins de 2 mètres de votre clôture. Vous saisissez le tribunal, qui ordonne l’élagage des arbres sous astreinte de 50€ par jour de retard. Votre voisin ne s’exécutant toujours pas, vous faites réaliser les travaux par un élagueur professionnel pour un montant de 900€, que vous récupérez ensuite auprès de votre voisin via une procédure d’exécution forcée.

En conclusion, pour obliger votre voisin à respecter les distances de plantation en limite de propriété, mieux vaut privilégier le dialogue et rechercher une solution amiable dans un premier temps. Si cela ne suffit pas, n’hésitez pas à faire valoir vos droits en passant par un courrier formel, voire par une action en justice si nécessaire.

L’objectif est de faire appliquer la loi tout en préservant de bonnes relations de voisinage, dans l’intérêt de chacun.

L’essentiel à retenir

  • L’article 671 du code civil impose des distances de plantation en limite de propriété : 2 mètres pour les arbres de plus de 2 mètres de haut, et 50 cm pour les arbustes et haies de moins de 2 mètres.
  • En cas de non-respect, privilégiez d’abord le dialogue et une solution amiable avec votre voisin. Si cela ne suffit pas, envoyez-lui un courrier formel le mettant en demeure de se conformer à la loi.
  • En dernier recours, vous pouvez saisir le tribunal, qui ordonnera l’élagage ou la coupe des plantations non conformes, sous astreinte. Vous pourrez faire exécuter les travaux aux frais du voisin récalcitrant.

Recommandé en contre remboursement : les choses à savoir

Pourquoi doit on payer pour retirer un recommandé

Le recommandé en contre remboursement est généralement une dernière option pour recevoir ou envoyer un colis. Le principe est le suivant : un expéditeur envoie un article à une personne avec l’aide d’une société de transport. Cette dernière demande à son facteur de livrer le recommandé au destinataire. Toutefois, le livreur ne peut remettre le colis tant que le destinataire n’a pas payé le montant dû. Le prix est d’ailleurs négocié à l’avance entre les deux parties (l’expéditeur et le destinataire).

Il est possible que le destinataire soit absent le jour de la livraison. Ainsi, la société de transport lui laisse un avis de passage. Ce dernier comporte souvent un montant supplémentaire à payer. Le destinataire n’est pas tenu de payer ce montant, sauf s’il veut retirer le colis à la poste.

Le recommandé en contre remboursement comporte de nombreux risques pour l’expéditeur et le destinataire. Apprenez-en plus.

Qu’est-ce qu’un recommandé en contre remboursement ?

Le recommandé en contre remboursement est un service offert par les sociétés de transport comme la poste. Ce service implique deux parties : l’expéditeur et le destinataire.

Voici comment cela se passe :

  • Deux individus veulent s’envoyer des colis, mais sont trop éloignés l’un de l’autre ;
  • Ils choisissent le recommandé en contre remboursement ;
  • Le prix du colis est déjà négocié à l’avance par les deux personnes ;
  • L’expéditeur choisit une entreprise de transport, précisant vouloir faire un envoi en contre remboursement ;
  • Un facteur livre le colis ;
  • L’article en question ne sera remis que lorsque le destinataire règle le paiement ;
  • Après avoir livré l’article, l’entreprise de colis encaisse la dette pour le restituer à l’expéditeur.

Le recommandé en contre remboursement combine donc un moyen de livraison et une méthode de paiement. Néanmoins, cette option ne devrait être choisie qu’en dernier recours vu les risques.

Recommandé en contre remboursement : Les choses à savoir

Pour un envoi en contre remboursement, les points suivants doivent être pris en compte.

Premièrement, le livreur doit avoir entre ses mains une lettre recommandée. Ce document garantira la réception du colis et la preuve de la livraison. Le destinataire doit le signer s’il veut réceptionner le colis.

Deuxièmement, l’avis de passage. C’est un document qui est laissé dans la boite aux lettres du destinataire si celui-ci est absent durant le passage du facteur.

À partir de ce moment, la poste garde le colis durant 15 jours. Le destinataire dispose de ce délai pour le récupérer.

Obligation de paiement

Le destinataire peut effectuer le paiement en chèque ou en espèces. Dans le cas où il souhaite payer par carte bancaire, il faudra qu’il se rende directement au bureau de poste.

Si le destinataire n’était pas présent lors du passage du livreur et qu’il souhaite retirer le colis, il doit obligatoirement payer le montant indiqué. Ce prix peut varier en fonction de la situation.

Obligation de retrait

Si le destinataire choisit de retirer le colis, il doit obligatoirement payer le montant écrit sur l’avis de passage. Par contre, il n’y a pas d’obligation légale pour le destinataire de retirer le colis. Il devra simplement conserver l’avis de passage.

Garder l’avis de passage

Pourquoi l’avis de passage dans la boite aux lettres doit-être gardé ?  Ce document est la preuve que le livreur est passé pour livrer le recommandé en votre absence. Le destinataire peut y relever le montant du paiement.

D’un autre côté, l’avis de passage peut être utilisé en cas de conflit avec l’expéditeur ou le livreur. Ce document peut contenir diverses informations comme la date de livraison manquée, les indications pour retirer l’article, etc.

Envoi en contre remboursement : les risques pour l’expéditeur

Pour ce type de service, il existe certains risques pour l’expéditeur :

  • Le livreur n’a pas vérifié l’identité du destinataire : ce dernier lui a remis un chèque qui n’est pas le sien ;
  • Le destinataire donne un chèque en bois : l’entreprise de transport n’est pas responsable dans ce type de situation ;
  • Le destinataire peut ne pas accepter le colis : dans ce cas, pas de remboursement de transport pour l’expéditeur.

Un destinataire qui donne un chèque qui n’est pas le sien peut être poursuivi pour usurpation d’identité. Par contre, cette action en justice ne garantit pas le paiement du colis. Il ne faut donc opter pour ce service que si les deux parties se font réellement confiance.

Réception d’un recommandé en contre remboursement : Les risques pour le destinataire

Il est évident que le destinataire risque le moins quand on parle de recommandé en contre remboursement. Néanmoins, les cas ci-après peuvent se présenter :

  • Le colis peut être abîmé en cours de route : le destinataire peut dans ce cas ne pas l’accepter ;
  • Le destinataire ne sera en mesure de vérifier l’état du colis que s’il paie d’abord ;
  • Le colis peut ne pas convenir au destinataire ;
  • En cas de renvoi du colis, le destinataire prend en charge le coût y afférent.

Les coûts associés à l’envoi recommandé

L’envoi d’une lettre ou d’un colis en recommandé avec accusé de réception implique des coûts supplémentaires qui ne se limitent pas uniquement à l’affranchissement standard. Ces frais supplémentaires couvrent la preuve de dépôt, la notification de réception, et potentiellement, les services d’un huissier pour une remise en main propre ou une mise en demeure. Il est crucial pour l’expéditeur de prendre en compte ces coûts pour évaluer si le service recommandé répond efficacement à ses besoins, notamment en termes de valeur juridique et de sécurité de l’envoi.

En outre, les tarifs postaux peuvent varier en fonction du poids du colis, de la destination, et du niveau de service choisi (recommandé simple, avec avis de réception, etc.). Il est donc recommandé de se renseigner auprès de la poste ou du service de courrier pour obtenir une estimation précise des coûts avant d’opter pour l’envoi en recommandé, surtout dans le cadre d’un contre remboursement où les coûts peuvent s’accumuler rapidement.

Impact de la résiliation et de la prescription sur les envois recommandés

La résiliation d’un contrat ou l’application d’une prescription peut nécessiter l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de réception pour garantir une valeur juridique incontestable.

Ce type de courrier assure que la notification de résiliation ou la mise en œuvre de la prescription est bien reçue par la partie concernée, offrant ainsi une sécurité juridique tant pour l’expéditeur que pour le destinataire. La lettre recommandée électronique, reconnue légalement, peut également servir dans ces cas, offrant une alternative numérique aux envois traditionnels.

Cependant, il est important de noter que le processus de résiliation ou de prescription peut être soumis à des délais spécifiques. L’utilisation du service recommandé permet de respecter ces délais grâce à la preuve de dépôt et à l’accusé de réception, qui attestent de la date d’envoi et de réception du courrier.

Les parties doivent donc être attentives aux dates et aux délais pour éviter toute contestation ou complication juridique ultérieure.

La preuve de dépôt et la réception du courrier : éléments clés de la procédure civile

Dans le cadre de la procédure civile, la preuve de dépôt et la réception du courrier recommandé sont des éléments essentiels pour établir la bonne foi et l’intention de l’expéditeur. Ces preuves sont souvent requises pour démontrer qu’une partie a bien été informée d’une action en justice, d’une demande ou d’une notification.

Le bordereau de dépôt, accompagné du récépissé ou de l’accusé de réception, constitue une preuve irréfutable que le courrier a été envoyé et reçu, jouant un rôle crucial dans l’établissement des faits devant les juridictions.

Il est également important de souligner que la remise en main propre par un huissier peut parfois être exigée pour garantir l’acheminement et la réception de documents particulièrement sensibles ou importants.

Cette méthode, bien que plus coûteuse, offre une sécurité supplémentaire en assurant que le document atteint directement le destinataire, sans risque de perte ou de retard pouvant affecter l’issue d’une procédure civile.

En conclusion, un recommandé en contre remboursement est un mode de livraison adapté à deux personnes ou entités éloignées géographiquement. Le facteur n’a pas le droit de remettre le recommandé tant que le destinataire n’a pas payé. 

Dans le cas où le destinataire est absent, un avis de passage indiquant le montant à payer pour retirer le colis lui est envoyé. Toutefois, il n’est pas obligé d’effectuer le paiement s’il souhaite se rétracter.

4 questions essentielles sur le RGPD

Au cours des derniers mois, vous avez probablement déjà entendu l’acronyme GDPR mentionné au bureau. Comme beaucoup, vous vous êtes peut-être demandé ce que signifie cet acronyme. Si tel est le cas, ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas le seul. En effet, un récent sondage a montré que plus de 85% des employés ne savaient pas ce que représentait le RGPD. Dans cet article, votre avocate en droit des nouvelles technologies à Paris va vous renseigner sur les questions fréquemment posées sur ce sujet.

1. Que signifie l’acronyme RGPD ?

Le règlement no 2016/679 ou plus communément appelé règlement général sur la protection des données (RGPD) est une mise à jour de la législation sur la protection des données de l’Union européenne. Ce règlement a été créé pour fournir un ensemble de lois normalisées en matière de protection des données dans l’ensemble de l’Union européenne. Il vise à aider les citoyens de l’UE à comprendre plus facilement comment leurs données personnelles sont utilisées. Ainsi qu’à formuler d’éventuelles plaintes et à apporter des modifications, quel que soit l’endroit où se trouvent leurs données.

Lire la suite de « 4 questions essentielles sur le RGPD »

Quelle est la responsabilité des parents en cas de négligence ou d’imprudence envers leurs enfants ?

Le Code civil s’attarde considérablement sur cette notion de responsabilité. En particulier, vous distinguerez dans celle-ci deux grandes acceptions du point de vue social (être responsable de quelqu’un) et dans son sens juridique (être responsable des faits de quelqu’un). En ce sens, vous devez connaître certains paramètres ainsi que la définition même de responsabilité.

Lire la suite de « Quelle est la responsabilité des parents en cas de négligence ou d’imprudence envers leurs enfants ? »